Il n’est pas question ici d’établir une encyclopédie de l’histoire de l’hydravion, ce qui demanderait plusieurs volumes, mais de relater les grandes dates de cette histoire et ses faits marquants, et plus particulièrement les dates et faits intéressant l’histoire française de l’hydravion.
1876 : le français Alphonse PENAUD dépose le 1er brevet concernant une machine à coque marine.
1898 : l’autrichien Wilhelm KRESS crée un triplan monté sur deux flotteurs.
1901 : la machine de Wilhelm KRESS coule, sans avoir volé, l’un de ses flotteurs s’étant déchiré.
6 juin 1905 : Gabriel VOISIN devient le premier homme à décoller et amerrir sur l’eau, ce n’était pas un avion mais un planeur.
28 mars 1910 : « l’hydro-aéroplane » c’est ainsi que l’on appelait ce genre de machine à l’époque avec son concepteur Henri FABRE décolle enfin sur l’étang de Berre, il aura fallu 4 années de travail assidu à Henri FABRE pour réaliser cet exploit… C’était une machine avec une formule « canard »… formule aérodynamique reprise récemment par certains aéronefs performants.
26 février 1911, Glenn CURTISS qui avait rendu visite à Henri FABRE au salon aéronautique de 1910, décolle de North Island (Baie de San Diégo) à bord d’un « Pusher » auquel il a ajouté un flotteur central, un second devant et un système d’hydrofoil.
25 février 1911, Glen CURTISS reprenant la formule du « Pusher » monte sur le flotteur central des roues rétractables, décolle sur l’eau et se pose sur une plage… Il s’agit du premier amphibie…
13 Avril 1912 François DENHAUT fait son premier vol sur une machine de sa conception, le premier hydravion à coque, qui peut être considéré comme le prototype d’une longue lignée d’hydravions.
Juillet 1912 Glenn CURTISS crée lui aussi un hydravion à coque avec un redan…il pensait être le premier à avoir inventé l’hydravion à coque, mais il était en retard de 2/3 mois sur François DENHAUT.
Ainsi, l’hydraviation est née. Dès 1912, autour de cette nouvelle activité, se crée des rencontres richement dotées, qui font évoluer les machines rapidement.
24 au 31 mars 1912 : à Monaco, un premier concours imposant :
Puis vient en 1913 la première coupe SCHNEIDER, cette compétition de vitesse est le plus connue et a fini de donner sa renommée aux hydro-aéroplanes.
Puis vient la première guerre mondiale (4 ans après le premier envol d’un hydravion), ce sera 4 ans de progrès techniques considérables, au même titre que la deuxième guerre mondiale qui verra la disparition des biplans et l’arrivée des avions à réaction avec comme conséquence la disparition de la quasi-totalité des hydravions, lesquels ne survivront principalement que dans des contrées peu aménagées compte tenu de leur environnement naturel.
L’âge d’or de l’hydraviation se situe entre 1919 et 1938, en effet les hydravions offrent à l’époque des possibilités bien supérieures aux avions terrestres, le 23 octobre 1934 un hydravion de la coupe SCHNEIDER atteint les 709 km/h, il s’agit d’un MACCHI MC 72 avec un moteur de 3000 cv …Ce record tient toujours pour les hydravions à moteur à piston. Au cours de cette période, les premières traversées de l’Atlantique, en 1919, le premier tour du monde aérien en 1923..etc.
L’hydraviation commerciale commence en 1919, notamment en France, fret postal sur l’Atlantique sud, transport de passagers en Méditerranée, tous les autres pays industrialisés suivent le mouvement.
Les premiers hydravions Latécoère voient le jour (première traversée de l’atlantique sud sur Laté28-3, Comte de la Vaux le 12 mai 1930).
Le lac de Biscarrosse-Parentis est bien connu pour son histoire lié aux essais et lignes régulières en hydravion. Mr Pierre Georges LATECOERE, avait basé son centre de montage et d’essais de ses hydravions sur ce site.
MERMOZ, SAINT-EXUPERY, GUILLAUMET sont venus à Biscarrosse pour participer à un objectif ambitieux : traverser l’atlantique et rallier le continent américain en hydravion, de Biscarrosse, qui bénéficie d’un plan d’eau adapté. C’est d’ici que furent lancés les premiers vols réguliers d’Air France Transatlantique vers New York ou encore les Antilles …
La construction d’un vaste aéroport international fut même envisagée pour accueillir un nombre de voyageurs important mais la deuxième guerre éclata et mit fin à ce projet. La concurrence a été rude, et aujourd’hui on peut considérer que le plus abouti des hydravions commerciaux de cette époque a été sans doute le Boeing 314 « Atlantic Clipper », une merveille de place pour les passagers et de technologie à l’époque. Le développement de l’hydravion avait atteint son apogée au cours des années 1930, la seconde guerre mondiale va marquer son déclin, les hydravions étant cantonnés à des tâches secondaires, moins de 10.000 construits, à comparer avec les centaines de milliers d’avions terrestres construits simultanément. Pourtant certains de ceux-ci marqueront durablement l’histoire, (torpillage du Tirpitz) par un Fairey Swordfish, le repérage et bombardement de sous-marins par des Short Sunderland, le repérage de la flotte japonaise lors de la bataille de Midway par des « Catalina », et les nombreuses vies sauvées de pilotes tombés en mer, ou de marins suite au torpillage de leur navire. A l’issue de la deuxième guerre mondiale, on assiste au déclin de l’hydraviation dont les causes principales sont le développement des infrastructures aéroportuaires terrestres, les performances des avions à réaction et de leurs nouvelles motorisations. Seuls subsistent les hydravions de sauvetage, de lutte contre les incendies, et en nombre très limité, de lutte anti sous-marine, de transports légers, et de loisirs, notamment au nord ouest des Etats Unis, au Canada et Alaska. Aujourd’hui, et en Europe, rares sont les lieux ou on peut trouver un hydravion, il existe notamment un très bel aéroclub sur le Lac de Côme en Italie ; en France, l’étang de Berre, souvent utilisé par les Canadair, et bien évidemment Biscarrosse, la « Capitale de l’Hydravion » qui par les actions de son aéroclub Aquitaine Hydravions, et de la FFA, accompagnent et sont le moteur du renouveau de l’hydraviation en France.
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